La postface de Diane Scott nous fournit ces informations contextuelles et quelques précieuses analyses.
Les poètes prennent sa défense au milieu d’un concert quasi unanime de condamnations outrées. Leur verve et leur sens de la provocation s’en donne à cœur joie.
« Elle était belle comme un nénuphar sur un tas de charbon
de ce charbon
que son père enfournait dans les trains présidentiels
au lieu du président
belle comme une perle dans une huître qui ne sera jamais pêchée
belle comme un jeune Sabot
qui frappe des fesses paternelles
belle comme une hirondelle
nichant sous la gouttière d'une prison en démolition
et si jeune qu'on aurait dit
un raz-de-marée nettoyant une ville de tous ses curés »
On n’en attendait pas moins de Benjamin Péret.
La plupart s’en tiennent à la restitution des faits tout en fustigeant l’ordre établi : l’hypocrisie de la société, le parti pris de la Justice, l’éducation… La famille fait bien évidement aussi l’objet de leur foudre :
« Violette a rêvé de défaire
À défait
L'affreux nœud de serpents des liens du sang »
(Paul Éluard)
Chaque texte est suivi d’une illustration d’un artiste du groupe : Dali, Giacometti, Tanguy, Arp, Brauner,… Et la contribution de René Crevel, absente de l’édition originale, complète cet ensemble avec un rare talent.
Genre complètement disparu, la poésie utilitaire, pamphlétaire et incantatoire, reste quand même profondément jubilatoire (quand elle sait ne pas sombrer dans le grotesque).
Ernest London
Le bibliothécaire-armurier
VIOLETTE NOZIÈRES
Hans Arp, Victor Brauner, André Breton, René Char, René Crevel, Salvador Dali, Paul Éluard, Max Ernst, Alberto Giacometti, Maurice Henry, Marcel Jean, René Magritte, E.L.T. Mesens, César Moro, Benjamin Péret, Man Ray, Gui Rosey et Yves Tanguy
Postface de Diane Scott
72 pages – 15 euros
Éditions Prairial – Paris – Mai 2025
editions-prairial.fr/violette-nozieres.html
Première édition : décembre 1933
De Benjamin Péret :
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