Par une belle journée, alors qu’elle fait la sieste à l’ombre d’un pommier, en écoutant le bruit du vent dans les branches et regardant les nuages passer dans le ciel, une vache est interpelée par un cochon. Il lui suggère de ramasser toutes les pommes, d’en faire des tartes, de la compote (et aussi des produits dérivés), de les vendre… pour acheter des poiriers, des pruniers… et récolter plus de fruits pour en vendre plus encore.
Et de décrire un impressionnant développement économique jusqu’au transfert à New-York du siège social de sa multinationale. La vache, impressionnée, lui demande ce qu’elle ferait après.
« Après… Et bien, après, c'est là que ça devient intéressant. Vous revendez toutes vos terres, toutes vos usines et tous vos magasins. Vous devenez la vache la plus riche du monde. Et avec l'argent, vous achetez une petite île au calme dans le Pacifique.
– Et après ?
– Après, vous trouvez un endroit tranquille pour faire la sieste à l'ombre, écouter le bruit du vent dans les branches et regarder les nuages passer dans le ciel… »
Barroux adapte avec brio la nouvelle souvent évoquée (par David Graeber dans son histoire de la Dette, par exemple) d’Heinrich Böll, Anecdote concernant la baisse de la productivité. Aucune symbolique à rechercher, a priori, dans le choix des animaux, juste une envie de les dessiner, par contre l’utilisation du orange fluo vient souligner les signes de l’ascension sociale avec beaucoup de force. Si la quatrième de couverture de l’album nous annonce une leçon sur le bonheur, la critique de l’accumulation du capital ne nous aura pas échappé. Rare album expliquant l’économie aux plus jeunes !
Ernest London
Le bibliothécaire-armurier
LA VACHE LA PLUS RICHE DU MONDE
Barroux
32 pages – 14 euros
Éditions Les Arènes jeunesse – Paris – Mai 2024
arenes.fr/livre/la-vache-la-plus-riche-du-monde/
À partir de 4 ans ?
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DENVER
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