14 novembre 2016

MÊME LES MANGUES ONT DES PAPIERS


Deux enfants rêvent de quitter leur village d’Afrique pour aller de l’autre côté du monde. 

 Devenus un peu plus grands, cachés dans un chargement de mangues, ils partent en camion puis se retrouvent sur un bateau où ils seront découverts puis renvoyés chez eux, faute de papiers. Ils comprennent alors que les mangues en ont et peuvent, elles, franchir les frontières.

Le parallèle est malin pour expliquer la mondialisation qui favorise plus la circulation des marchandises que celle des humains. On peut par contre se demander si le parti pris poétique du texte permet vraiment aux jeunes lecteurs de comprendre les raisons du choix de partir des jeunes protagonistes. Gagner de l’argent pour nourrir et soigner leur famille, soit, mais l’explication n’est sans doute pas suffisante pour susciter l’identification et l’empathie.
La fin est d’une candeur affligeante et décevante : « Nous sommes le monde entier » se consolent-ils mutuellement. Cette incantation à l’universalisme cache mal un constat d’exclusion bien réelle.
À essayer quand même à condition d’en dire un peu plus ?



MÊME LES MANGUES ONT DES PAPIERS
Yves Pinguilly et Aurélia Fronti
34 pages – 16 euros.
Éditions Rue du Monde  – Voisins-le-Bretonneux – novembre 2006
À partir de 6 ans ?

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