Deux enfants rêvent de quitter leur village
d’Afrique pour aller de l’autre côté du monde.
Devenus un peu plus grands,
cachés dans un chargement de mangues, ils partent en camion puis se retrouvent
sur un bateau où ils seront découverts puis renvoyés chez eux, faute de
papiers. Ils comprennent alors que les mangues en ont et peuvent, elles, franchir
les frontières.
Le parallèle est malin pour expliquer la
mondialisation qui favorise plus la circulation des marchandises que celle des
humains. On peut par contre se demander si le parti pris poétique du texte
permet vraiment aux jeunes lecteurs de comprendre les raisons du choix de
partir des jeunes protagonistes. Gagner de l’argent pour nourrir et soigner
leur famille, soit, mais l’explication n’est sans doute pas suffisante pour
susciter l’identification et l’empathie.
La fin est d’une candeur affligeante et décevante :
« Nous sommes le monde entier » se consolent-ils mutuellement. Cette
incantation à l’universalisme cache mal un constat d’exclusion bien réelle.
À essayer quand même à condition d’en dire un peu
plus ?
MÊME LES MANGUES ONT DES PAPIERS
Yves Pinguilly et Aurélia Fronti
34 pages – 16 euros.
Éditions Rue du Monde – Voisins-le-Bretonneux – novembre 2006
À partir de 6 ans ?
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