Le premier volume de cette trilogie décrit un univers
carcéral où chaque geste quotidien des enfants prisonniers est réglementé,
chronométré, conditionné.
Méto, parmi les plus âgés d’entre eux, découvre peu à
peu comment ils sont manipulés, privés de leur mémoire, occupés à chaque instant
de la journée par des compétitions et des rituels qui accaparent leur esprit
tout en canalisant leur énergie.
Quand survient la révolte, il faut s’organiser sans
reproduire une hiérarchie semblable à celle qui les brimait.
En immergeant son lecteur dans un univers entouré de
mystères, il le capte et appâte sa curiosité avec la promesse de révélations continues ; son héros étant un fin limier.
Sous surveillance permanence, les protagonistes
n’ont que de brefs échanges entre eux. Une fois libérés, leurs débats se résument à
l’essentiel sous la pression de l’urgence. Aussi Yves Grevet parvient-il à
poser en termes clairs et concis des problèmes complexes tels que la
légitimité de l’autorité et de la violence, le sens de la justice et de la
révolte. Par la création d’un monde hypothétique et détaché de tout contexte historique,
il place son lecteur au pied du mur, l’obligeant à saisir les dilemmes
idéologiques ainsi posés, à choisir lui aussi.
Sans en avoir l’air, son roman est un outil
politique et philosophique parfaitement réussi. Et l’on a hâte de découvrir la
suite.
MÉTO – Tome 1 : La Maison
Yves Grevet
264 pages – 14,90 euros.
Éditions Syros – Paris – avril 2008
240 pages – 6,30 euros.
Éditions Pocket Jeunesse – Paris – avril 2013
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