LA FABRIQUE DES INSURGÉES

Mars 1867, Camille et Adelaïde quittent l’Ardèche pour rejoindre Lyon où elles comptent être embauchées comme ovalistes par la Maison Bonnardel. Mais les conditions ne correspondent pas aux promesses du recruteur et le travail s’avère difficile : journées de 12 heures, logement insalubre, nourriture insuffisante, maladie causée par les produits utilisés pour traiter la soie, salaire de misère, droit de cuissage des chefs d’atelier. Un jour, s’en est trop, elles décident d’écrire leurs doléances au préfet avec menace de grève.

Bientôt, elles sont dans la rue et leur mouvement s’étend aux autres ateliers. Remplacées par des italiennes, payées encore moins cher, celles-ci les rejoignent. Certaines sont arrêtées pendant les manifestations, jugées et condamnées. L’A.I.T., à laquelle elles adhèrent massivement, les soutient et négocient à leur place, privilégiant les intérêts des hommes à leurs dépends : « À croire que tous les hommes sont complices : les patrons, le préfet, les journalistes, les syndicalistes… Les ouvriers eux-mêmes, ils refusent qu’on soit leurs égales ! »

Récit d’un mois de lutte pendant lequel les ouvrières prennent pleinement conscience de leur force collective et des violences structurelles qu’elles subissent – y compris de la part de leurs soutiens masculins –. Les illustrations de Bruno Loth, toutes en niveau de gris et d’un grand réalisme, contribuent pleinement à la transmission de cette mémoire.

Ernest London

Le bibliothécaire-armurier

LA FABRIQUE DES INSURGÉES

1869 : La première grève d’ouvrières

Bruno Loth

128 pages – 20,50 euros

Éditions Delcourt – Paris – Mai 2025

www.editions-delcourt.fr/bd/series/serie-la-fabrique-des-insurgees/album-la-fabrique-des-insurgees

Du même auteur : 

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